Définition et composition de la plante
L’ortie est une plante qui provient essentiellement des régions tempérées situées en Europe et en Asie. Beaucoup de personnes la consomment sous la forme de plat (soupe, notamment), mais on peut aussi solliciter ses bienfaits en infusion et en complément alimentaire. Certaines médecines traditionnelles recommandent une utilisation de la plante sous la forme de cataplasme ou de décoction. Et pour cause : l’ortie dispose de vertus très variées sur l'organisme. Il faut savoir que l’ortie appartient à la famille des urticacées, regroupant environ trente espèces de plantes à feuilles velues. En Europe, on en trouve onze variétés, dont cinq sont présentes en France. Les espèces d’ortie les plus répandues sont l’ortie brûlante et la grande ortie. Ces variétés sont connues pour être d’excellentes plantes médicinales, à la fois utiles et très efficaces. Les feuilles des orties sont pétiolées, opposées et dentées. Elles arborent une forme elliptique ainsi que des poils raides et urticants. Ces trichomes urticants sécrètent un liquide irritant. Et c’est ce qui fait la spécificité de la plante ! La feuille de l’ortie se trouve être un véritable concentré de nutriments et de protéines. En effet, il est essentiel de préciser que l’ortie contient plus de protéines que le soja, ainsi qu’un excellent équilibre entre les huit acides aminés essentiels. Les feuilles contiennent des sels minéraux qui peuvent varier en fonction de la variété. Il s’agit essentiellement du calcium, du fer, du magnésium, du cuivre, du phosphore, du potassium, du zinc ainsi que du manganèse, qui est présent en très grandes quantités. On note aussi la présence de vitamines dans les orties. Il s’agit notamment de la vitamine A (bêta-carotène), de la vitamine C ainsi que des vitamines B1, B2 et B5. Enfin, comme il s’agit d’une plante verte, on retrouve de la chlorophylle dans sa composition.Origine et historique
L’ortie était déjà connue à l’Antiquité, et notamment des Romains et des Grecs. Les premiers peuples à l’utiliser la nommaient « Alkalyphe ». Ils s’en servaient alors pour soigner l’arthrite, la tuberculose et la toux. On l’employait aussi à cette époque pour stimuler la pousse des cheveux. C’est d’ailleurs à cette époque qu’est née la pratique de la flagellation thérapeutique avec les tiges des orties. Durant la première moitié du XVIIe siècle, le célèbre médecin anglais Nicholas Culpeper la recommandait déjà pour traiter les maladies liées aux voies respiratoires et aux vaisseaux sanguins. En Europe, c’est sous les formes de soupes et de salades que l’ortie a réussi à conquérir les foyers. À une certaine époque, les salons mondains proposaient même de l’infusion d’orties à leurs clients, et ces derniers en étaient friands. Jadis, les cures de printemps étaient très populaires. Les jeunes pousses d’orties en faisaient partie, au même titre que les verdures printanières (dont les pissenlits). La cuisson et le séchage des feuilles permettent de désactiver le pouvoir urticant emblématique de la plante. Cela permet de mettre en œuvre le processus d’extraction nécessaire à la conception de compléments alimentaires ou d’infusions. Dans la médecine traditionnelle indienne, l’ortie s’emploie avec d’autres plantes afin de traiter les saignements de nez, les hémorragies utérines ou encore, l’eczéma et d’autres éruptions cutanées. Au Maroc, l’ortie sert à traiter l’hypertension tandis que les Amérindiens l’utilisent pour soulager les douleurs liées aux rhumatismes. Il faut préciser que l’ortie propose une très haute teneur en chlorophylle. Cela permet de l’utiliser comme colorant naturel dans les préparations à base de légumes, mais aussi dans la fabrication du papier et du tissu. On peut même l’utiliser en tant qu’engrais dans les potagers et les jardins !Recherches et bienfaits
L’arthrite et les douleurs
L’essentiel des pouvoirs de l’ortie semble se concentrer sur ses vertus anti-inflammatoires, et sur le traitement des douleurs. En effet, en 2007, une synthèse de plusieurs essais cliniques a mis en évidence le lien entre la consommation d’ortie et le soulagement des douleurs liés à l’arthrose et à l’arthrite rhumatoïde. Selon la tradition, il suffit d’appliquer les feuilles de l’ortie (encore fraîches) directement sur la peau afin de soulager les douleurs liées aux rhumatismes et à l’arthrite. Des chercheurs britanniques ont mis en évidence la capacité de l’ortie à traiter la raideur ainsi que les douleurs. Par ailleurs, l’Organisation mondiale de la santé, la Commission E. ainsi que l’ESCOP ont d’ores et déjà reconnu l’efficacité des parties aériennes de l’ortie dans l’irrigation de la vessie, des reins et des voies urinaires, notamment en cas d’inflammations. Ainsi, l’ortie permet de prévenir et de traiter les calculs rénaux, en plus de soulager les douleurs liées à la sciatique, aux rhumatismes et à l’arthrite. Pour certains spécialistes, cet effet est lié à l’acide formique se trouvant au sein des poils de l’ortie. Selon les spécialistes, l’esprit d’ortie pourrait alors donner les mêmes résultats sur les patients.La rhinite allergique ou le rhume des foins
Le rhume des foins, qui porte aussi le nom de rhinite allergique, peut être traité à l’aide de l’ortie, comme le montre une étude portant sur cette vertu. En effet, cette étude a permis de démontrer que l’extrait des feuilles d’ortie permet de soulager les symptômes du rhume des foins et donc l’allergie. Il faut préciser qu’il s’agit ici d’un usage traditionnel de la plante. Pourtant, un grand nombre de praticiens et de cliniciens s’accordent à dire que l’ortie mérite une place plus importante dans le traitement des allergies au sein de la médecine moderne (5). Mais ce n’est pas tout. Si la plante permet effectivement de traiter les symptômes allergiques, elle peut aussi soulager les piqures d’insectes !L’hypertrophie bénigne de la prostate
Seule, l’ortie a fait l’objet de très nombreuses études dans le cadre du traitement de l’hypertrophie bénigne de la prostate. Ces études ont permis de démontrer des effets très concluants de la plante sur l’affection : les extraits de racines d’orties permettent en effet de soulager les symptômes de cette maladie. D’autres essais cliniques mettent en évidence l’efficacité de la plante dans le traitement de plusieurs problèmes urinaires liés à l’hypertrophie bénigne de la prostate, comme les problèmes de miction. On associe souvent l’ortie au palmier nain, notamment dans la cadre du traitement de l’hypertrophie bénigne de la prostate. En effet, ces deux plantes semblent donner des résultats très prometteurs et particulièrement efficaces face à l’affection en question. En Europe, l’utilisation d’ortie dans le cadre du traitement de cette affection est reconnue par les professionnels. Mais l’ortie ne s’associe pas seulement au palmier nain. En effet, il semblerait qu’elle se marie aussi parfaitement à l’extrait de pygeum, qui est une autre plante que l’on utilise face à cette maladie. Et les études démontrent des résultats très positifs pour l’association des deux plantes dans ce cadre. Enfin, il faut savoir que l’ESCOP, la Commission E. et l’OMS reconnaissent désormais l’usage de la racine d’ortie face à un symptôme spécifique de l’hypertrophie bénigne de la prostate : la difficulté de miction, ainsi que la fréquence de cette dernière. On peut donc affirmer que l’ortie peut soulager les problèmes urinaires divers.La repousse des cheveux
Comme nous l’avons évoqué, l’ortie a longtemps été utilisée pour favoriser la repousse des cheveux. Cette utilisation remonterait à l’Antiquité. Dans le commerce, on peut trouver un grand nombre de produits à base d’ortie, qui permettrait effectivement de stimuler la pousse des cheveux. Or, pour le moment, les études cliniques n’ont pas permis de confirmer cette vertu. Ainsi, on ne peut pas encore valider cet usage traditionnel à l’aide d’études cliniques suffisamment solides.Consommation, indications et posologie
L’ortie par voie interne
Les racines
L’ortie peut se consommer par voie interne, et plus précisément sa racine et ses parties aériennes. Il faut savoir qu’il existe différents types d’extraits de racine d’ortie. Ils peuvent être normalisés (ou non), et se présenter sous une forme solide ou bien liquide. Dans l’idéal, il est préférable de toujours se référer aux indications présentes sur le produit avant de le consommer. L’extrait de racine normalisé se prend en supplément contenant environ 240 mg d’extrait de la plante. À cela vient le plus souvent s’ajouter de l’extrait de palmier nain (320 mg par jour). De plus, les racines séchées permettent de préparer une décoction. Pour cela, il faut mélanger 150 millilitres d’eau froide avec un gramme et demi de racines. Ensuite, on mène le mélange à ébullition avant de faire bouillir durant une minute. On laisse reposer une dizaine de minutes et on consomme cette préparation entre trois et quatre fois par jour.